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La voiture électrique émet moins de CO2 qu’une voiture thermique mais elle est loin d’être écologique pour autant : elle ne permettra en tout cas pas à elle seule d’atteindre les objectifs climatiques.

La production des voitures électrique est plus émettrice de gaz à effet de serre (GES) que la construction d’une voiture thermique à cause de la fabrication des batteries électriques. De plus, pour extraire les métaux destinés aux batteries des voitures électriques, il faut de l’eau, énormément d’eau. Produire un kg de cuivre peut nécessiter jusqu’à 270 litres d’eau, 1 kg de nickel 1700 litres, 1 kg de lithium 2000 litres. Or 75 % des mines sont situées dans des pays à haut risque du point de vue de la disponibilité de l’eau. Au Maroc par exemple, les mines engloutissent les ressources de ce pays souffrant déjà de la sécheresse, les paysans se retrouvent incapables d’irriguer leurs cultures ou l’eau ne coule même plus du robinet dans les maisons.

Il est donc indispensable d’associer l’électrification avec une transformation de nos mobilités vers davantage de sobriété, c’est-à-dire des véhicules moins énergivores, plus légers et aérodynamiques : le SUV ne répond pas à ces exigences !

De plus, remplacer les voitures à moteur thermique par des voitures électriques ne diminue pas l’espace occupé par les voitures individuelles, limitant la place pour les autres modes de mobilité et renforçant les ilots de chaleur urbains. Elle n’offre également aucune amélioration sur la sécurité routière et n’encourage pas l’activité physique comme le font les mobilités douces. Il faut donc que l’usage de la voiture électrique s’accompagne d’un changement de comportement : favoriser les déplacements à pied, à vélo et en transport en commun lorsque c’est possible. Comme l’usage de la voiture individuelle serait ainsi moindre, il serait possible de la partager, par exemple en l’inscrivant sur des sites de covoiturage ou d’autopartage.

Il est également essentiel d’étendre la durée de vie de ces voitures énergivores à la production et d’utiliser un véhicule qui répond aux déplacements les plus fréquents. À l’heure actuelle, le remplissage des véhicules est de 1,6 passager en moyenne, une petite voiture devrait suffire.

Pour électrifier la totalité des voitures actuellement sur le marché, il faudrait disposer de mines de la surface de 5 fois la Belgique. Sans oublier que l’extraction de ces métaux participe à l’exploitation des populations locales (entrainant conflits, guerres et violations des droits humains comme par exemple au Congo et au Rwanda).

Nous n’avons pas assez de ressources sur notre planète : il faut passer par la sobriété !